Moment privilégié que de me retrouver en pleine nature les pinceaux à la main. Un moment à soi, tranquille, où les vicissitudes de l'existence s'estompent pour quelques heures, laissant place au chant des oiseaux, au souffle de l'air et aux bruits de la campagne qui, petit à petit, envahissent mon corps et mon esprit, révélant ainsi un nouveau paysage sonore dans lequel je m'abandonne tout entier. 

Le regard quant à lui, circule entre le paysage et la feuille, la feuille et le paysage, le trait, la feuille, et le paysage, et dans cette « ronde » continue les échelles et les distances s'annulent, se confondent, si bien qu'au bout d'un certain temps j'entre dans le paysage et la nature se révèle tout entière, englobant ma personne, mon dessin et tout le reste dans une forme de communion parfaite que l'on pourrait appeler le retour à l'Unité.


Plus qu'un exercice de style ou une performance artistique, ces moments privilégiés sont un entraînement à la vacuité et à la présence qui lorsqu'elles sont atteintes, permettent alors la pleine expression de ce qui EST.