SAINT MAIME (04300)

Commune française située dans le département des Alpes de Haute Provence, Saint Maime fait partie du canton deForcalquier. Ce village culmine entre 351 et 772 mètres et s'étend sur une superficie de 7.51 km2.

Les habitants de ce village, au nombre de 830 environ, sont appelés les saints-maimois.

Au sommet du village subsistent quelques restent du château de Saint Maime dont le donjon octogonal et la chapelle Saint Agathe. Cette construction qui date du XIIème siècle a appartenu aux contes de Forcalquier.

 

 

Cliquez sur les dessins pour les agrandir



L'industrie minière dans le pays de Forcalquier

Le développement industriel de la seconde moitié du XIXe siècle se concrétisa, notamment, par l'exploitation des filons de lignite du pays de Forcalquier. C'est le charbon que l'on dit de terre par opposition au charbon de bois en usage jusqu'alors.

Les demandes en concession se multiplient dans le département mais c'est dans les environs de Forcalquier et Manosque que se concentrent les exploitations viables : Fontienne, Dauphin, Saint Maime, Saint Martrin les Eaux, Villeneuve, Volx, Montfuron, Sigonce, Manosque, Villemus et Pierrevert.

Les produits sont alors commercialisés localement : chauffage domestique, fabrication de la chaux, du plâtre, des tuiles et chauffage de quelques appareils à vapeur. L'ingénieur des mines souligne cependant en 1862 les difficultés qu'il y a à trouver de réelles débouchés et préconise le développement de sites de transformation (chaux, ciment, verreries) locaux.

Sur les 28 mines concédées par le département, 11 seulement sont en activité en 1865. L'industrie minière occupe 60 à 70 ouvriers en 1870. Elle produit 90 000 quintaux dont les neuf-dixièmes proviennent de Villeneuve, Gaude (commune de Manosque) et Sigonce.

L'arrivée prochaine du chemin de fer (tronçon Apt/Saint Maime) est alors saluée comme une « manne bienfaisante pour les malheureux habitants de ces contrées » par le Républicain des Alpes en 1885. Le journal y voit, comme l'ensemble de ses contemporains, une promesse de développement durable, un avenir radieux : l'exploitation va se développer, elle concurrencera les produits anglais, belges et allemands. Il voyait un peu trop grand mais n'avait pas réellement tort : les charrois acheminèrent le charbon jusqu'aux gares locales et les mines de Manoques, Sigonce et Dauphin prospérèrent.

Celle de Gaude (Manosque) appartient au groupe Péchiney : pendant la seconde guerre mondiale elle produit quotidiennement 200 tonnes de lignite et emploie 300 personnes. Les mineurs sont dans leur très grande majorité des émigrés italiens, espagnols, polonais. Quelques-uns viennent d'Alsace et de Lorraine, d'autres travaillent là pour se cacher, échapper au STO par exemple. Les wagonnets de la mine ont remplacé les chârettes, le chemin de fer transporte les produits jusqu'à Sainte-Tulle pour alimenter la première centrale électrique, à l'usine de Saint Auban, ou jusque dans la vallée du Rhône par le ligne d'Apt.

Le charbon ne bénéficie plus de la même faveur à la libération. Le mazout est à la mode, les mines péréclites puis ferment. Celle de Sigonce a clos ses portes en 1956, celle de Gaude se maintiendra bon an mal an jusqu'en 1965.


(ADRI / Les Alpes de Lumière)