INDE

Rishikesh

Rishikesh est une petite ville de l'état de l'Uttarakhand, dans le nord de l'Inde. Située aux pieds de l'Himalaya et au bord du Gange c'est une ville de pèlerinage qui abrite un sanctuaire hindou. C'est aussi dans cette ville que réside la lignée du célèbre sage Swami Sivananda Saraswati, né en 1887. Il s'installe à Rishikesh et fonde en 1936 le ashram de la Divine Life Sociéty (la société de la vie divine) qui a pour but d'oeuvrer à la paix et à la pratique du yoga intégral.

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la ville plonge dans le Gange par des escaliers roses appelés Gates sur lesquels, toute la journée, une activité incessante et variée amène une foule d'individus à se rencontrer ou à se croiser.

Ces "reines indiennes" déambulent sans crainte dans les rues de la ville au milieu des passants. Animal sacré, la vache représente la mère nourricière mais aussi, elle incarne la douceur et la bonté qui sont dans l'hindouisme de hautes qualités.

Sur la rive du Gange se trouve la maison du père de la lignée : Swami Sivananda Saraswati. A 16h00 les portes sont ouvertes au public qui se retrouve pour chanter des Kirtans à partir de 17h00. La maison aux murs bleus est dépouillée et seules des photos du maître ornées de guirlandes de fleurs oranges trônent un peu partout. Un moine distribue des livrets de chant aux arrivants, tandis qu'un autre joue de l'harmonium en accompagnement. Au fur et à mesure que les chants s'enchaînent la barrière des races, des couleurs et des confessions semble gommée dans cette ambiance de ferveur.

Entre la route qui longe l'hôpital et le Gange se trouve une zone piétonne couverte par moments où se succèdent différents petits commerces.

Au sommet de l'ashram se trouve une maison en briques rouges appartenant à des indiens qui vivent à l'étranger. On peut pénétrer dans le jardin qui offre une vue singulière sur le Gange et le pont de Sri Ram Jhula. Une matinée, tandis que je m'y suis installé pour dessiner, le propriétaire rentré la veille, m'invite à prendre une collation. Nous discutons dans un anglais approximatif et je comprends qu'avec sa femme ils vivent une grande partie de l'année en Australie où ils travaillent et ne reviennent à Rishikesh que quelques semaines par an.

Le ashram est la maison où réside le maître.
Le Divine Life Society Ashram fut fondé par Swami Sivananda Saraswati en 1936. C'est une organisation spirituelle qui en plus de perpétuer l'enseignement de son fondateur auprès de nombreux moines et dévots, est impliquée dans de nombreuses actions sociales qui ont pour but d'aider et de servir les plus nécessiteux. 

Mendiants, renonçants ou hors caste ? Ils sont un peu l'équivalent de nos SDF  à la seule différence qu'ils semblent tout à fait à l'aise dans leur statut et font complètement partie du décor.

En qualité de joyeux Swami mélomane, Muktananda a invité des musiciens (le maître et son élève) à nous accompagner lors des kirtans du soir. C'est pour eux l'occasion de mettre en pratique leur duo fraichement opérationnel...

le fameux pont de Sri Ram Jhula qui enjambe le Gange et qu'empruntent de nombreux piétons, cyclistes, cyclomotoristes, vaches et singes. C'est le lien principal de la ville entre ses deux rives.

Sur la rive opposée aux ashrams on se retrouve sur le marché populaire de Parmarth Niketan. Les singes rodent à l'affût de quelques fruits à chaparder.

Les Gates sont le lieu et l'occasion d'une halte méditative devant l'éternel écoulement sacré du Gange.

A l'extérieur de la ville en remontant vers Laxman Jhula nous longeons les rives sauvages du Gange.  Entre rochers roulés et végétation dense quelques petites plages de sable blanc attendent le promeneur solitaire. Et toujours le doux clapotis de l'eau.

Le fleuve apparaît au pied du glacier Gangotrî, situé dans l'Himalaya, à quatre mille mètres d'altitude. Baptisé Bhagirathi en l'honneur du roi de la légende, il devient le Gange proprement dit à Devraprayag, deux cents kilomètres plus bas, lorsque les eaux se mêlent à celles de l'Alaknanda. Son cours s'élargit ensuite jusqu'aux plaines de Rishikesh. Toutes les rivières indiennes sont filles du Gange, et à ce titre, elles sont toutes sacrées, mais le Gange est le plus sacré de tous.

Nous sommes logés dans un cottage du Hotel The Great Ganga. Le bâtiment dispose de trois niveaux dont chacun est équipé d'une chambre, et d'un toit terrasse offrant une vue panoramique sur la ville, le Gange et les contreforts des Himalayas

La voiture du touriste, le taxi indien, voici l'Ambassador Tourist rutilante et astiquée comme un sou neuf. Ici, pas de plastique et autres matériaux actuels, tout semble indestructible et paré à défier le temps. Carrosserie épaisse en tôle, pare-chocs et enjoliveurs chromés, fauteuils en cuir, elles font la fierté de leur chauffeur.

Ghates de Ram-Jhula recouverts de dalles roses, entre temples et commerces populaires.

Assis sur un banc au soleil de 13h00 un swami (moine hindou) est plongé dans la lecture des Saintes écritures. Au second plan on peut voir un bâtiment qui abrite des chambres de moine.

 

Le MAHÂBHÂRATA

- "Je suis venu t'aider annonça Ganeh au sage et poète Vyâsa. Je me mets entièrement à tà disposition. Tu peux user de moi à ta guise, mais sache que lorsque je commence à écrire, je suis incapable de m'arrêter. Tu devras donc me dicter ton oeuvre sans faire la moindre pause"

Vyâsa s'inquiéta. Il ne pouvait pas composer son poëme sans l'aide de Ganesh, mais serait-il assez rapide pour lui ? Il lui vint une idée.

- "D'accord, dit-il à Ganesh. Je ne m'interromprai pas pas. Mais j'ai une condition moi aussi : tu ne pourras écrire que ce que tu auras parfaitement compris. Je ne veux pas que tu copies mécaniquement ce que je vaios te dire. Il faut que tu assimiles le poême, que tu le comprenne et que tu prennes plaisir à le retranscrire"

Ganesh accepta. Ils se mirent au travail. Chaque fois que Vyâsa avait besoin de faire une pause pour imaginer la suite du poème, il inventait une série de vers très compliqués que Ganesh mettait du temps à comprendre. Il devait levait la plume et Vyâsa pouvait réfléchir tranquillement. C'est ainsi que le Mahâbhârata put voir le jour.

Très tôt le matin, elles sont en train de s'installer sur le bord des ghates. Les trois générations réunies préparent des offrandes qu'elles vendent aux passants en scandant "ganga puja" Une feuille de palmier tressée en forme de bol et rempli de fleurs de soucis équipé d'une petite bougie plantée en son centre que l'on dépose sur les flots et que le Gange sacré emporte lentement.

L'histoire de cet homme est plutôt singulière. A l'âge de 40 ans, sur l'injonction de son Maître, et après avoir mis en ordre de façon correcte ses affaires courantes, il quitte son Canada natal, sa famille, sa situation sociale d'homme d'affaire fortuné, pour poursuivre sa Sadhana en Inde. Pendant 10 années nous confit-il, il se demandera tous les jours ce qu'il fait là. Mais aujourd'hui c'est un "Swami accompli" qui savoure humblement sa libération.

Pour ceux qui le souhaitent et qui sont un peu trop loin des ponts, il est possible de traverser le Gange sur une de ces embarcations. Cette compagnie fluviale est à pied d'oeuvre tôt le matin et pendant toute la journée.

La fille de Swami-bill a rejoint son père à Rishikesh et en tant que nonne elle fait sa Sadhana. Elle est aussi à l'origine d'une association "Clean Himalaya" qui emploie des intouchables. Cette association a pour but de nettoyer les alentours de Rishikesh afin de préserver le caractère sacré de ce coin de l'Inde dédié à la Paix et au Silence.

C'est dans cette cour surgie d'un ensemble de maisons populaires que vit l'un des musiciens qui animent les Kirtans du soir. Une femme étend des vêtements  aux couleurs vives tandis qu'une autre semble préparer des aliments qu'elle a déposés dans un plat creux. Tout semble paisible et tranquille, si ce n'est que le concert ininterrompu des klaxons qui résonnent au loin : surprenante association !

Le gardien d'un temple dédié Shiva

Shiva est la plus importante divinité de l'Hindouisme. Créateur de la vie mais aussi destructeur c'est un dieu très viril qui ne manque pas pour autant d'attributs féminins. Son épouse se nomme Parvati. Shiva est également le dieu de la danse sous le nom de Nataraja, une discipline fascinante et séduisante, étroitement associée au rythme et au temps qui passe.

  • Shiva frappe son tambour pour faire surgir un nouveau monde...
  • Shiva est assis sur une peau de tigre qui symbolise l'énergie, la Shakti...
  • Les trois yeux de Shiva représentent : le soleil (droit) ; la lune (gauche) ; le feu de la sagesse (centre)...
  • Le croissant de lune dans les cheveux représente le temps qui passe mais aussi le renouveau et la renaissance...
  • Le trident dans la main symbolise les trois gunas qui constituent la matière visible...

 

Le pont Ram Jhula de la maison en briques rouges

D'après la légende, le  Gange a d'abord été le plus grand fleuve du paradis : il irriguait les plaines australes, les étoiles et les planètes. Fasciné par sa beauté et son abondance, le roi Bhagirat pria longuement les dieux de laisser le Gange descendre sur terre afin que ses eaux sacrées fassent refleurir son royaume appauvri par un terrible sécheresse. Séduits par par la sincérité de sa démarche, les dieux acceptèrent d'envoyer le Gange sur terre, mais ils mirent le roi en garde :  le fleuve était si puissant que la terre ne serait peut-être pas en mesure de l'endiguer. Effaré, Bhagirat se tourna alors vers Shiva qui trônait au sommet de l'Himalaya et le supplia de se placer sous la voûte céleste et d'attraper le Gange dans ses cheveux à l'instant où il sauterait sur terre. Shiva se plia gentiment à sa requête : il se dressa sous le ciel et lava sa tête à l'instant fatidique. Le Gange tomba dans son chignon. Ses eaux tumultueuses se muèrent en un fleuve qui coula paisiblement des longs cheuveus de Shiva à ses épaules, et de ses épaules à la terre.